Dans un article publié lundi dans le Canadian Medical Association Journal, le Dr Arya Sharma et son équipe de l'Université de l'Alberta ont validé cet outil d'évaluation pour prédire les risques d'obésité morbide à partir des données d'une recherche effectuée auprès de 8143 Américains suivis pendant 16 ans.
Le système de notation a démontré que le risque de mortalité augmentait non pas en fonction de l'augmentation du degré d'obésité tel que classifié par la mesure de l'IMC (calculé à partir du poids et de la taille), mais plutôt en fonction des stades de gravité des co-morbidités.
En effet, d'autres études ont démontrées qu'environ 30% des personnes obèses n'avaient aucun problème de santé. On les appelle les obèses "métaboliquement sains".
Cet outil d'évaluation est un complément aux mesures existantes de l'IMC et de la circonférence de la taille pour mieux caractériser la progression et la sévérité des problèmes de santé du patient obèse. Il encourage les médecins à approfondir les tests médicaux pour déceler les obèses qui ont besoin de soins particuliers. Ainsi, il est conseillé de prévenir tout gain de poids subséquent, lorsqu'on s'adresse aux obèses sans problèmes de santé apparents (stade 0) ou caractérisés par des mesures des facteurs de risque légèrement élevées pour la (tension artérielle, les triglycérides, la glycémie, le cholestérol, et un HDL bas (stade 1). Il sera conseillé de perdre du poids de l'ordre de 5 à 10%, seulement aux obèses qui ont des problèmes de santé important diagnostiqués (hypertension, diabète, maladie coronarienne, maladie cardiovasculaire, dépression) sans (stade 2) ou avec complications (stade 3).
En ce qui concerne les patients obèses morbides (IMC>40), la priorité devrait être accordée à ceux qui ont des problèmes de santé importants (stade 2 ou 3); les médecins peuvent ainsi optimiser les avantages de la chirurgie bariatrique auprès des patients qui en ont vraiment besoin.
Selon une 2e étude réalisée par des chercheurs de l’Université York, à Toronto, les individus à risque (stade 2 ou 3) s'en tirent mieux s'ils ont une meilleure condition physique cardio-respiratoire, sont actifs physiquement, consomment plus de fruits et de légumes, et ceux qui ont fait des diètes auparavant.
En résumé, l'outil d'évaluation EOSS peut être utilisé par les cliniciens pour identifier les individus obèses ou avec embonpoint qui sont plus à risque de mortalité, afin de déterminer un plan de traitement approprié.
Sources:
Nouvel outil pour prédire les risques d'obésité morbide Radio-Canada 15 août
Edmonton Obesity Staging System (EOSS) Evaluation Tool lets health providers better predict than BMI Classification which obese patients are at risk for death Canadian Obesity Network
Edmonton Obesity Staging System: association with weight history and mortality risk Jennifer L. Kuk, Chris I. Ardern, Timothy S. Church, Arya M. Sharma, Raj Padwal, Xuemei Sui, Steven N. Blair.
Publié sur le Web 14 August 2011. Physiologie appliquée, nutrition et métabolisme, 10.1139/h11-058
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